ANSELME
Aujourd’hui, 21 avril 2020, c’est la saint Anselme,
et l’envie me prend d’écrire à propos de mes souvenirs d’enfant .
Anselme CASTAGNET,
c’était le frère de mon assistante maternelle au moment de l’école primaire , dans les années 60 .
Son surnom,
c’était TéMOTE
parce que, suite à des séances récréatives, organisées pour récolter des fonds pour le club du NOUSTY SPORTS , Anselme avait joué le rôle d’un personnage surnommé… Témote , dans une pièce de théatre que la Directrice d’école, Madame LAFON organisait de main de maitre-esse. Il faut dire que son époux (« TOUTOUNE ») n’était autre que le Président du club , ceci expliquant cela .
A la pause repas de ma journée d’école,
je venais manger chez Madeleine,
la gentille épicière -cafetière emblématique du village de Nousty .
Madeleine était mariée à Rémi KIEBEL, elle était bienveillante, attentionnée, compréhensive, bref, beaucoup de qualités humaines, qui allaient parfaitement avec sa profession de commerçante au village .
Madeleine avait chez elle, son frère Anselme, célibataire endurci
et à midi débutait le cérémonial, le rituel :
Anselme débarquait,
il parlait peu et on faisait donc d’autant plus attention à lui lorsqu’il s’exprimait ;
il avait une autorité naturelle,
une bonne dose d’humour,
béret sur la tête, pantalon bleu usé du travail.
Lors du déjeuner,
il ôtait sa galette ,
lisait les gros titres de « la Rep » ( la République des Pyrénées) ,
et surtout,
moment solennel, cognait bruyamment son vieil Opinel invariablement sur un coin de table pour décoincer la lame de son logement, Opinel qui lui servait d’outil multifonction indispensable . Celui qui n’était pas au courant pouvait sursauter.
Après avoir terminé son assiette de soupe de légumes,
il versait le verre de vin rouge CASTELVIN à l’intérieur où il restait quelques légumes et ainsi, faisait la « goudale » béarnaise de tradition. Nous, les enfants, ma sœur et moi, étions écœurés par cette association si peu ragoutante.
La télé était allumée sur la « une » pour le journal des informations du fantasque Yves Mourousi et sa collègue Marie-Laure Augry.
Puis,
on écoutait religieusement au gros poste radio marron , le « jeu des 1000 francs » sur France Inter de Lucien JEUNESSE .
« Question blanche de Francis Blanche… question bleue de Christophe … et à demain, si vous le voulez bien ! »
Le vendredi,
après s’être rendu au marché de Soumoulou en mobylette Motobécane bleue, il ramenait des desserts gourmands.
Voilà un échantillon de la vie d’Anselme CASTAGNET à qui je rends hommage, avec plaisir, aujourd’hui.
Les anciens de Nousty s’y retrouveront sûrement, avec bien d’autres anecdotes originales à raconter sur le bonhomme.