La dame de chez Maxim
Théâtre : Festival de théâtre amateur de Lescar :
Hier soir, une excellente soirée avec la pièce de Feydeau " La Dame de chez Maxim" , la plus longue pièce de Feydeau impossible à résumer !
Mais on peut essayer : le docteur Petypon, médecin
" respectable" , a fait une folle bringue jusqu'au petit matin chez Maxim. Seulement, se réveillant avec une terrible gueule de bois, il découvre , effaré, dans son lit la môme Crevette, une danseuse du Moulin-Rouge !
Or,manque de bol, il est marié. Que faire? ... forcée de se faire passer pour sa femme , la délurée môme Crevette se pique au jeu et provoque une cascade de quiproquos, d'imbroglios et de coups de théâtre à un rythme effréné, le tout joué par une troupe d'excellents acteurs , c'est le moins qu'on puisse dire : LES CYClIODES.
Tout de même, une histoire de mec qui trompe sa femme, qui pour se tirer d'affaire jette tout le monde dans des histoires pas possibles, et rocambolesques à souhait, un truc en dehors de la morale dépeignant cependant quelques vérités sur le mariage propres au 19 -ème siècle….. c'est du Feydeau tout craché ! On se marre, mais c'est rude !
Théâtre de l'Archipel à Perpignan
Et puis à Perpignan, un bâtiment intéressant : il s'agit du THÉÂTRE de l'ARCHIPEL qui est un théâtre contemporain en service depuis le 10 octobre 2011.
Il a obtenu en 2012 le label scène nationale.
Ses architectes ? Brigitte Métra, et Jean Nouvel
Sa Capacité ? Le Grenat: 1100 places, Le Carré: 400 places, Le Studio et La grande salle El Mediator: 880 places .
A quoi est-il réservé ? Au Théâtre, à l' Opéra, à la Danse et à des Concerts.
Perso, j'ai bien aimé, même si nous ne l'avons vu que de l'extérieur.
« L’amour et les forêts »
Vu « L’amour et les forêts » , le film de Valerie Donzelli d’après le roman d’Eric Reinhardt, avec Virginie Efira, Melvil Poupaud, mais aussi Romane Bohringer ou Virginie Ledoyen. Un film sur « l’emprise ». L’emprise violente d’un homme sur sa femme avec toutes les souffrances psychologiques que cela entraîne. Comme toutes les histoires d’amour, celle-ci commence bien, très bien : Blanche, prof de français , amoureuse de son métier mais malheureuse en amour, retrouve un ancien copain de lycée bien des années après dans une soirée où l’entraîne sa sœur qui n’aime pas la voir seule et triste; il la drague, elle succombe et les sentiments prennent feu assez classiquement, accompagnés d’une avidité sexuelle plus que soutenue. Et tout évolue bien : mariage, deux enfants, après le couple une famille est née.
Toute cette idylle se passe en Normandie au bord de la mer jusqu’au jour où lui, cadre de banque, décide unilatéralement, pour sa carrière, de déménager avec femme et enfants vers Metz. Sans prévenir, ça ne se discute pas, il n’y a qu’à suivre….premier gros caillou dans la chaussure du couple. Elle se renferme sur elle-même, ne comprenant ni n’admettant cet oukase et détestant ses conséquences dont l’éloignement de sa famille. Et tout va se déliter alors car elle découvre , et nous avec elle, que son mari est un pervers narcissique de belle espèce qui, la voyant changer, la suspecte de lui cacher quelque chose. La suspecte, l’espionne, fouille dans ses affaires, l’accuse, la menace… Au point que, n’y tenant plus, dans ce qui s’apparente autant à un réflexe de sauvegarde que de défi à son mari , elle le trompe ( dans la forêt…d’où le titre) avec un homme rencontré sur un site. Évidemment, cela n’arrange pas les choses…Tout cela est monté avec le recours à des flash-back réguliers mais très brefs d’un dialogue avec une femme qu’on peut croire être une psy mais qui s’avère, in fine, être une avocate.
C’est un très beau film, poignant, émouvant, bien en phase avec l’actualité et les débats si importants et judicieux sur les violences faites aux femmes, et notamment les violences conjugales. Virginie Efira est tout simplement éblouissante et on se lasserait presque de le répéter. C’est incroyable comme elle peut et sait jouer une telle variété de rôles. Je n’en dirais pas autant de Melvil Poupaud : il est bon dans ce film mais beaucoup moins convaincant. C’est la seule réserve qu’on peut émettre sur ce film à voir assurément.
Avant que le spectacle ne commence
Le spectacle va commencer , mais avant, dans les coulisses...La troupe est agglutinée autour d’un de ses membres, qui vient d’être atteint par une attaque cardiaque, c’est dramatique. En suivant, une femme appelle en urgence des secours tandis qu’un monsieur lui fait des massages cardiaques énergiques en comptant régulièrement les mouvements.C’est le coup de théâtre avant l’heure. On demande un médecin , mais pas imaginaire , cette fois-ci. La pièce se déroule derrière les rideaux en vérité ! C’est le monde à l’envers. Le pauvre homme sera t-il sauvé ? That’s the question ! Dirait Shakespeare.
« Le silence et la colère » de Pierre Lemaitre
Lu « Le silence et la colère » de Pierre Lemaitre, paru chez Calmann-Levy. La suite de la saga de la famille Pelletier : après l’entre-deux-guerres du Grand Monde, voici les années d’après-guerre, fin des années 40 et début des années 50. Les parents sont toujours à Beyrouth où le père, avec l’argent de sa savonnerie, se pique de soutenir un boxeur freluquet, dont il fait monter artificiellement la côte histoire de spéculer… sur ses adversaires !
Les trois enfants, après la mort de leur frère en Indochine, vivent à Paris : François est journaliste et vit avec Nine, jolie femme sourde qu’il découvre kleptomane et alcoolique ; Hélène est aussi journaliste et, enceinte, enquête sur la construction d’un barrage dans l’Yonne qui va entraîner la disparition d’un village ; et Jean, personnage fade mais dont on se souvient qu’il a déjà assassiné une femme dans un train, dominé par sa femme odieuse et manipulatrice, cherche à réussir sa vie dans le lancement d’un magasin de fringues place de la République….
Tout cela est décrit par l’auteur dans un bouillonnement incroyable de détails et de rebondissements inattendus fruit d’une imagination créatrice digne de lui.
Un intéressant aspect de ce roman - parmi tant d’autres !- est ce récit du vécu d’une femme - et d’un médecin- dans sa volonté de subir une IVG à une époque où cela ne relevait pas seulement de l’interdiction mais du pénal et où des équipes de policiers étaient spécialisées dans la traque de ces « criminels » avec des méthodes très directement inspirées du régime de Vichy…
Bref, cela va sans dire, tout cela est d’une formidable humanité et mérite indiscutablement une lecture aussi distrayante qu’émouvante ou instructive.
Je vais vous faire rire...avec une araignée
Je vais vous faire rire
ou vous allez penser que je suis binbin
ou carrément zinzin hu hu !
Ajustez vos lorgnons ,
regardez cette adorable petite ARAIGNÉE blonde si jolie et si svelte , c'est fait ?
Alors j'ai un aveu à vous faire :
elle s'est installée dans mon séjour entre l'abat-jour d'une lampe et la fenêtre. Je lui parle, je la caresse du bout des doigts, elle tourbillonne joyeuse , du moins je suppose, et se remet en place pour capturer les moustiques qui sont de retour.
Vous l'aurez compris, je n'ose pas la déloger !
Jazz à la MDA
Nougaro disait : « Quand le jazz est. Quand le jazz est là. La java s'en. La java s'en va. Il y a de l'orage dans l'air. Il y a de l'eau dans le gaz. Entre le jazz et la java. Chaque jour un peu plus ».
Je suis allé vérifier sur le terrain , à la MDA qui a accueilli récemment la troupe des Exquis Mots, et c’est vrai que le jazz nous emmène dans des contrées inexplorées ; c’est Jean- Luc Fabre, bassiste et contrebassiste, ayant passé 22 ans dans le Béarn voisin, revenant toujours avec plaisir au pied des montagnes,entouré de 3 compères, qui nous guide avantageusement dans ces sables mouvants à la conquête de frontières, de courants aériens, d’ellipses… L’esprit se met à vagabonder , les jambes à suivre le rythme, les mains à applaudir.
Au sein de son groupe, il y a Serge Moulinié, pianiste, Gaétan Diaz , batteur et Pascal Ségala, guitariste.
Ce voyage est une belle déambulation musicale dans la nature, nous ouvrant les yeux et les oreilles sur notre réalité redimensionnée.
"Les dieux du carnage" à Lescar
Il est donc temps de saluer ce très réussi FESTIVAL de THÉÂTRE AMATEUR de LESCAR par un petit topo de mon ressenti sur la pièce de YASMINA REZA jouée par la Cie du Tivoli Théâtre d'Anglet samedi dernier.
"LE DIEU du CARNAGE". Bon, perso, je classe Yasmina Reza dans les auteurs bavards, ce qui me tentait moyen moyen, mais je suis curieuse. Je connaissais " ART", j'avais apprécié cette confrontation , bavarde certes, entre la peinture classique et l'art contemporain où trois amis finissent par s'étriper devant un tableau entièrement blanc, juste traversé par de fins liserés tout aussi blancs
Mais " Le Dieu du Carnage " ? les 4comediens ont vraiment su, après un départ un peu mou, ce qui était certainement volontaire, porter ce texte, cette comédie ou cette tragédie ? ... on dira cette " tragi-comédie" , donc porter cette pièce avec un talent certain que la salle a chaleureusement applaudi .
Le pitch? à partir d'un môme qui a cassé deux dents à un copain qui l'avait " insulté", les parents , partis pour régler ce problème à l'amiable, finiront par se déchirer dans une dispute féroce ( même mécanisme qu' ART.) .
Vraiment il faut dire que les comédiens se sont donnés à fond, impliqués, dynamiques, drôles, efficaces , dans cette pièce qui mélange les registres et où des personnes apparemment policées, tombent les masques, abandonnant toutes les lois de la courtoisie.
En fait , un très bon spectacle pour clore cet attachant festival que les fidèles attendent chaque année.
Merci aux Mutins et ...RV en 2024, ça nous tarde déjà!