Victor Hugo revisité
Original : Victor Hugo :
Tout est cyclopéen, vaste, stupéfiant.
Le bord fait reculer le chamois défiant.
Piranèse, effaré, maçon d’apocalypses
Seul comprendrait ce nœud d’angles d’orbes d’ellipses.
Tout est cyclopéen, vraiment monumental.
Le bord fait reculer, forcément, le mental.
Piranèse, effaré, curieux des édifices,
Seul comprendrait ce nœud, et de surcroît d’office.
« Trois amis en quête de sagesse »
« Trois amis en quête de sagesse »
de Mathieu RICARD( le fils moine d’Edgar Morin) , d’Alexandre JOLLIEN le philosophe et du psychiatre Christophe ANDRE . « J’ai lu » – 470 pages.
Un livre écrit à 3 mains, qui construit un fil de pensée nous menant vers une forme de développement personnel.
Je note que chacun des auteurs, malgré l’union, garde son âme, ses préférences, mais avec beaucoup d’empathie, d’altruisme et de compassion,
Chacun rejoint le débat de fond avec bonhomie, pour le grand bonheur des lecteurs assoiffés que nous sommes.
Tous les thèmes de la Vie sont abordés comme :
Quelles sont nos aspirations les plus profondes ?
Comment diminuer le mal-être ?
Comment vivre avec les autres ?
Comment développer notre capacité au bonheur et à l'altruisme ?
Comment devenir plus libre ?...
Sur chaque thème,
Les « sages » racontent leurs expériences, leurs efforts et les leçons apprises en chemin.
Chaque fois, ils nous proposent des conseils. Leurs points de vue sont différents, mais ils se retrouvent sur l'essentiel.
Exemple : page 437 « pour exercer la liberté au quotidien, conseil de Christophe :
Toujours penser la liberté en stéréo : liberté et responsabilité ; dès qu’on isole la liberté de la responsabilité, on est sur la pente très glissante de l’égoïsme… »
Un livre limpide et lumineux pour apprendre le métier de vivre.
Plusieurs photos passées en revue
Plusieurs photos passées en revue :
Moi, au pied de l’arbre à balançoire, en short, chapeau sur la tête, j’ai 7 ans, la bouille ronde et le sourire « charmeur ».
Moi, à Payolle, au ski de fond, avec mon pote Daniel, j’ai 20 ans, je suis en permission de sortie et je « pose », avec l’air d’un grand skieur, comme Killy ou Stenmark.
Moi, à coté de l’ancienne pompe à eau manuelle du jardin, chez ma grand-mère Angèle, je remplis la carafe pour le repas de midi.
Moi, devant la salle de cinéma, avec mon père, avant de voir un western américain, à Pau.
Moi, déguisé en Robin des bois, poignard factice à la taille, je cours vers les taillis et les buissons pou débusquer un ennemi imaginaire.
Moi, à l’école communale, je lis, devant la classe des CM1- CM2, mon texte libre, tout en recevant les encouragements de ma maitresse d’école.
Moi, dans la cour du collège-lycée de Nay, adossé au mur de classe, je « crapote » une cigarette, les externes et demi -pensionnaires veinards, sont partis chez eux.
Moi, avec ma fronde, visant, sans réussite, quelques passereaux de passage…
Moi, au marché de Garlin, je dors… dans la cabine avant du camion, c’est la sieste.
Oh ! Combien de marins ont rêvé de marcher sur la lune
(Oceano nox)
Oh ! Combien de marins ont rêvé de marcher sur la lune
Qui sont partis joyeux avec des tonneaux de rhum
Dans ce morne horizon pour boire et vivre leurs rêves
Combien ont disparu, sur le chemin de Cap Canaveral
Dans une mer sans fond, quand un ouragan brise le navire
Sous l’aveugle océan brille la lune qu’ils n’atteindront plus.
Lucie Dumas, Sous les jupes du majordome - 2020
"HERTEBISE. – Il m’a dit bonjour et en me serrant la pince il a glissé la masse entre mes mains. Sans rien dire. Il n’y avait rien d’autre à ajouter. J’avais déjà compris et j’étais tellement, tellement heureuse.
BULF. – Formidable.
HERTEBISE. – Une belle masse, la masse de son arrière-grand-père tu te rends compte ?
BULF. – Non pas vraiment. Enfin si… enfin non je ne sais pas…
HERTEBISE. – Assommer un porc. Je ne pensais pas avoir cette chance un jour. Quand je suis arrivée chez Monsieur Sieux, la bête était déjà pendue par les pieds. Les voisins sont arrivés au compte-gouttes, ils m’ont dit bonjour. Ils ont regardé la bête. Ça oui, Claude c’était un joli cochon. Il pesait environ cent soixante-dix kilos. Ensuite, Monsieur Sieux m’a fait signe d’y aller. Je me suis approchée de Claude et je l’ai regardé de haut en bas. J’ai pris le temps de l’observer, tu comprends. Il criait fort. Monsieur Sieux ne disait plus rien. Alors j’ai frappé. Au premier coup, Claude a cessé de crier. Mais j’ai vu dans ses yeux qu’il était encore là, il voyait. Il n’était même pas étourdi, juste estomaqué.
BULF. – Et… tu as frappé une deuxième fois ?
HERTEBISE. – J’ai attendu qu’il se remette à crier. Pour être sûre, tu comprends. J’ai pris mon temps. Les voisins me regardaient. Ils m’ont dit : c’est normal c’est pas grave c’est pas mal pour une première fois. Ils ont été gentils. Ils sont tous si gentils. Monsieur Sieux m’a fait signe de recommencer. Alors je me suis concentrée, j’ai longuement regardé sa nuque. Claude semblait détendu, comme prêt à recevoir le deuxième coup. Alors je l’ai fait. De toutes mes forces. Il a arrêté de crier. Plus de bruit du tout. Juste un choc, un silence. La peau tendre, des os épais."
Lucie Dumas, Sous les jupes du majordome
« Les Eblouis » De Sarah Suco (2019)
« Les Eblouis »
De Sarah Suco (2019)
Avec Camille Cottin (« Dix pour cent »), Jean-Pierre Darroussin (« Le bureau des légendes ») , Céleste Brunquell, Eric Caravaca
Comment on entre tout en étant normal, dans une communauté religieuse charismatique (« La Colombe » dans le film), ou secte, et comment on en sort ? (Facile ou difficile). Film inspiré d’une histoire vraie vécue par Sarah Suco. Il y a actuellement 50 000 enfants répertoriés en France victimes de dérives sectaires.
L’héroïne est incarnée par la jeune et talentueuse Céleste Brunquell qu’on sera appelés à revoir, forcément, tant son jeu est grand et son physique prometteur. Elle a déjà tourné en suivant une série pour Arte.
« Les Eblouis » est un film combattif, décrivant chaque étape du piège qui se referme, mais aussi la rébellion de Camille, l’adolescente. Celle-ci s’accroche à ses rêves de clown (école du cirque) et c’est ce qui la sauvera. Jean-Pierre Darroussin est le gourou, surnommé « le berger ». Les parents soumis de Camille sont respectivement Camille Cottin et Eric Caravaca .
Dialogues :
Le gourou à Camille et ses parents en début de film :
- « …Camille doit arrêter son école si elle veut rentrer dans notre communauté. En tous cas, moi, je t’ai déjà pardonnée… »
Le gourou à Camille, devant la secte :
- « …tu as fait entrer dans notre communauté la suspicion et le vice, nous écoutons ta demande de pardon… »
La photo
La photo :
Une pièce aux murs blanc, la peinture est défraichie, un miroir cassé pend à un clou, une vieille chaise au dossier cassé, une cuvette est posée au sol devant les pieds d’une femme aux longs cheveux clairs est là de dos et totalement nue.
Au premier regard cette photo déstabilise, l’aspect soigné de la femme au centre entourée de choses délabrées quelque chose ne va pas, on dirait une personne dans un squat mais la chevelure soignée ne semble pas en accord avec cette idée. Le temps passant, l’œil s’adapte et l’harmonie des formes et de la composition de l’image mise en valeur par la lumière imposent un regard admiratif sur cette photo.
« LA VERITE SORT DE LA BOUCHE DU CHEVAL » – MERYEM ALAOUI
Un roman fabuleux.
Un régal littéraire.
Une fin sublime.
À lire absolument dès le déconfinement.
« LA VERITE SORT DE LA BOUCHE DU CHEVAL » – MERYEM ALAOUI
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En hiver
Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.
En hiver - Émile Verhaeren
Version revisitée en atelier :
« Le sol trempé se gerce de filaments vitreux
La neige blanche essaime ses pépites nacrées
Et met, au bord des toits sa dentelle d'argent
Des coussinets de laine ornent les cheminées. «