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« ENSEMBLE, C’EST TOUT ! » de Anne GAVALDA
« ENSEMBLE, C’EST TOUT ! » de Anne GAVALDA
Qui raconte l’histoire de quatre personnes décalées de la réalité, ayant chacune vécu des histoires familiales douloureuses dans leur enfance.
Malgré leurs blessures profondes, elles vont mettre en œuvre un formidable potentiel pioché dans leurs ressources inespérées. Tour à tour, elles vont se révéler dans une solidarité inconditionnelle colorée de tous les doutes existentiels… Ce livre en dit long sur la nature humaine et sa détermination à se reconstruire dans la confiance et l’amour.
Belle leçon de vie qui met en relief la solidarité, l’humanité et qui en dit long sur la nature humaine paradoxale mais oh ! combien étonnante d’espoir.
« Autour d’une bouteille avec Henri Duboscq »
Lu « Autour d’une bouteille avec Henri Duboscq », de Gilles Berdin aux Editions Elytis.
Henri Duboscq est d’abord un ami de 40 ans ce qui, on en conviendra, n’est pas une mince affaire. Il est aussi le propriétaire -exploitant du Haut-Marbuzet à Saint-Estèphe, mon vin préféré, le vin de ma vie…Une exploitation familiale vieille de 70 ans ce qui, aux prix actuels des hectares de vignes dans le bordelais, entraînant les investissements faramineux des milliardaires divers, relève de l’exploit. Et Henri est un humaniste qui parle de ses vins comme il parle des hommes et des femmes, avec tendresse, avec amour, avec passion. Car Henri est un homme du verbe et sa truculence n’a d’égale que sa culture, et son attachement à sa terre à sa fidélité à son histoire familiale.
Cet entretien avec l’auteur est à l’image de l’homme: très, très attachant.
Les confessions + L'ours et l'aigle
Voici le livre que je lis en ce moment… Je relis « Les confessions » de Jean-Jacques Rousseau. Il y retrace effectivement, avec semble-t-il, une honnêteté envers lui-même assez courageuse, son vécu, les nombreuses aventures de son existence. Par contre, difficile d’admettre ses décisions, même justifiées, d’avoir « abandonné » ses enfants ?
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Jules Verne
Si je devais conseiller un livre ou un auteur à un jeune, je lui parlerais de Jules Verne auteur du XXe siècle, car il m’a permis, jeune, d’explorer toutes les terres d’aventures possibles: le centre de la terre , les océans, la lune…
Lire du Jules Verne, c’était la porte ouverte aux rêves les plus fous, à la rencontre de personnages originaux et téméraires . « L’île mystérieuse », « Voyage au centre de la terre », « 20 000 lieues sous les mers », « De la terre à la lune »… Les récits de Jules Verne sont initiatiques et visionnaires.
"Le nom de la rose" de Umberto Eco
Si je devais conseiller un livre ou un auteur à un ado, je lui conseillerais « Le Nom de la Rose » d’Umberto Eco.
Ce formidable roman, écrit par un auteur italien, se caractérise par son universalité.
Quand ma fille m’a demandé, à 12 ans, ce que je lui conseillais comme roman, je n’ai pas hésité une seconde.
L’universalité du roman d’Umberto Eco, lui ai-je dit, tient dans le fait qu’il a abordé la tolérance, l’obscurantisme sous l’angle d’un procès en sorcellerie, un procès où le diable serait venu s’immiscer pour semer le chaos et le désordre dans une communauté religieuse.
Mais, ai-je aussitôt ajouté, une autre réalité se cache derrière des événements travestis : un vieux moine ne veut pas entendre parler des textes qui évoquent le rire, cette réaction satanique selon lui.
Et un moine franciscain est chargé de mener l’enquête, assisté d’un jeune moinillon qui se révèle être le narrateur de l’histoire.
Cette histoire, ai-je conclu, c’est l’histoire de l’humanité, et surtout de l’obscurantisme.
Le lire, c’est décrypter un monde sourd au progrès.
Le lire, c’est permettre que ce virus de l’obscurantisme ne revienne plus.
Le rapport W – Infiltré à Auschwitz de Gaétan Nocq
Le rapport W – Infiltré à Auschwitz de Gaétan Nocq
BD 2019- Editions Daniel Maghen
Conseil historique et post face : Isabelle Davion
Il s’agit d’une grosse BD empruntée à la médiathèque Louis Aragon de Tarbes.
Voici le résumé :
Witold Pilecki, officier de l’Armée secrète polonaise, décide d’infiltrer le camp d’Auschwitz en septembre 1940. Sous l’identité de Tomasz Serafinski, il a pour objectif de monter un réseau de résistance afin d’organiser le soulèvement du camp. Il ne mesure pas l’enfer qui l’attend.
J’ai beaucoup aimé ce livre qui a le mérite de revenir sur des pages importantes de notre Histoire récente. Un témoignage vécu et méconnu sur le camp d’Auschwitz. Les graphismes sont beaux et recherchés , parfois ils parlent d’eux mêmes , sans texte.
Les histoires de kapos vachards ( ou influençables) , d’évasions ( tentatives , réussites...), de réseaux secrets résistants ( noms de codes, qui est qui ?, remontées d’infos au ministère de l’intérieur) fourmillent .
A mettre entre toutes les mains, pour ne pas oublier !
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« La chorale des maîtres bouchers » de Louise Erdrich
Lu « La chorale des maîtres bouchers » de Louise Erdrich, paru en livre de poche chez Albin Michel avec une traduction d’Isabelle Reinharez. Je n’ai pas souvenir d’avoir déjà lu un livre de cette autrice américaine contemporaine considérée comme une grande signature de la nouvelle littérature indienne d’outre-Atlantique et récompensée par de nombreux prix prestigieux, et je suis heureux d’avoir réparé cette lacune.
Ce roman est une saga familiale qui s’étend de 1918 à la fin de la seconde guerre mondiale : celle de la famille de Fidelis Waldvogel, un soldat allemand, tireur d’élite, rescapé de la grande guerre et qui, à l’issue de celle-ci, décide d’émigrer vers les États-Unis où il s’installe dans le Nord-Dakota et où sa femme le rejoint assez vite avec leur premier fils. Ils auront trois autres fils. Fidelis est boucher-charcutier de profession et son seul bagage d’émigré fut une valise de couteaux professionnels. Il s’installe dans la petite bourgade d’Argus et crée son petit commerce. Et comme il est chanteur, amateur mais passionné, il crée aussi une chorale, d’où le titre du roman.
Cette saga familiale de l’entre-deux guerres est très révélatrice des tourments du monde de l’époque. Et c’est un livre bien écrit et d’une grande sensibilité.
"Les vertueux » de Yasmina Khadra
Lu « Les vertueux » de Yasmina Khadra paru aux Editions Mialet-Barrault.
Khadra, qui fut plus de 25 ans militaire dans l’armée algérienne, s’est reconverti dans la littérature et à écrit un grand nombre de romans, dont des policiers, mais aussi consacrés à la violence systémique dans le monde musulman ( dont le magnifique « Les hirondelles de Kaboul » ). Il change totalement de registre pour livrer ici une fresque pluri-décennale, et faire le récit de la vie d’un algérien entre les deux guerres mondiales. Issu du bled le plus pauvre de l’oranais, il part « pour le compte d’autrui « acheté par un chef tribal pour remplacer son fils, comme tirailleur dans l’armée française et connaître la tragédie des tranchées de Verdun. Retour au pays indemne avec une citation à l’ordre de l’armée, il n’en tirera aucun avantage et connaîtra une réadaptation aussi tumultueuse que douloureuse dans l’Algérie colonisée qui commence ça et là à se rebeller.
Une longue quête émaillée de rebondissements en tous genres en fait un joli livre plein d’humanité et d’émotions fortes.
«Performance » de Simon Liberati et "Impossible" de Erri de Luca
Lu «Performance » de Simon Liberati, paru chez Grasset et qui vient d’obtenir le Prix Renaudot 2022. Un écrivain septuagénaire, malade et endetté, alcoolique et drogué régulier, vit une histoire d’amour avec Esther, une jeune femme plus jeune de 50 ans, magnifique mannequin qui était la fille de sa dernière femme, morte dans des conditions dramatiques auxquelles il est fait allusion à plusieurs reprises dans le livre sans qu’on puisse en savoir plus. Il bénéficie d’une commande inattendue, l’écriture du scénario d’une série sur les Rolling Stones et, plus particulièrement sur l’épisode de la mort de Brian Jones en 1969, après que le célèbre groupe ait fait l’objet d’une arrestation collective pour usage de drogues diverses en 1967, ce qui fit à l’époque un vrai scandale au Royaume-Uni. Et le roman raconte l’histoire de l’écriture du scénario, les rapports avec les producteurs, le metteur en scène, les acteurs, les intuitions littéraires de l’auteur largement inspirées de ses recherches rigoureuses sur le fait divers et d’une connaissance assez approfondie des évènements anciens, le tout mélangé, imbriqué, confondu, interverti avec son histoire d’amour contemporaine. Bon, c’est très sophistiqué assurément, mais ce genre de littérature me motive assez peu. Si je n’avais pas peur de jouer au snob provincial, je dirais que c’est très « germanopratin ». …
Lu « Impossible » d’Erri De Luca, traduit de l’italien par Danièle Valin et paru dans la collection Folio. Un très joli petit livre. Je n’avais encore jamais rien lu de cet auteur italien contemporain, traduit dans de nombreux pays et plusieurs fois primé dans le nôtre. Il était temps de réparer cette lacune. Dans les Dolomites, un homme meurt dans une chute lors d’une randonnée en solitaire. L’enquête fait vite apparaître que sur ce même parcours un autre homme randonnait lui aussi en solitaire et que celui-ci est un ancien extrémiste qui a passé des années en prison tandis que la victime est….un ancien repenti qui avait « donné » tous les membres de son réseau. Et le livre est un compte-rendu des interrogatoires menés par un juge persuadé qu’il s’agit d’un meurtre par vengeance et l’ancien extrémiste, assagi par l’âge, qui nie et philosophe. Justice contre fraternité. Dialogues entrecoupés par les lettres que l’accusé adresse à une amoureuse lointaine depuis la cellule de sa prison. Bien fait, bien écrit, bien senti, c’est un très joli petit livre.
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"L'attrape rêves" de Daniel Herrero et "Homo numericus" de Daniel Cohen
Lu « L’attrape rêves » de Daniel Herrero aux Editions Équateurs.
L’ami Daniel, car c’est un ami, n’est pas seulement ce passionné de rugby, fils de joueur, frères de joueurs internationaux, joueur lui-même, entraîneur entraînant, conteur enflammé de l’ovalie , commentateur bouillonnant de matchs de rugby, c’est aussi un véritable humaniste. Un homme qui le goût de l’Autre ( je mets une majuscule à dessein) qui aime aller vers l’Autre, découvrir l’Autre. A ce titre, c’est peu dire qu’il aime voyager ! Une sorte de passion. Et dans ce joli livre, il nous conte quelques unes de ses aventures de voyages qui révèlent ô combien cette aptitude et ce goût profond. Il se trouve que j’ai voyagé quelques fois avec lui et que j’ai partagé certaines des anecdotes qu’il relate, au Spitzbzeg avec l’ours blanc, en Ouganda avec les gorilles, à Scylla ( je crois bien être le Jeannot qu’il évoque, transformé ce jour- là en sauveteur en mer), ou à Delphes. J’ai partagé ces moments mais je ne les relaterais pas de la même façon ! Car nous n’avons pas le même regard, la même sensibilité et, surtout, je n’ai pas la même poésie provençale, la même imagination créatrice. Mais comme je le retrouve dans ces pages ! Celles, je l’ai dit d’un vrai humaniste pour qui l’universel a du sens.
Oh ! Dany !! On repart ?
Lu « Homo numericus » ou « la civilisation qui vient » de Daniel Cohen paru chez Albin Michel.
Daniel Cohen, brillant économiste français contemporain, président de l’École d’économie de Paris est un homme très médiatique, très pluridisciplinaire ( au sens ou il n’est pas enfermé dans sa discipline mais aime « piocher » dans les disciplines voisines et complémentaires des sciences sociales) et très médiatique, commentateur avisé de l’actualité économique mais pas seulement. Un grand témoin de son temps. J’ajoute, ce qui ne m’est pas indifférent, un homme de gauche, un humaniste démocrate et républicain.Il dresse là un tableau édifiant, honnête et impitoyable de la civilisation du numérique, porteuse de beaucoup de progrès humains, notamment dans l’accès à la connaissance, et de plus encore de déviations et de dangers épouvantables. Ces dangers si bien symbolisés par ce que j’appelle depuis longtemps les réseaux « asociaux » où l’anonymat, le mensonge et l’agressivité règnent en maîtres. Où le « courage de la nuance » si cher à Jean Birnbaum et si essentiel dans le débat démocratique est battu en brèche. Où les algorithmes sont rois et l’addiction menaçante.
J’ai appris beaucoup de choses dans ce livre qui n’est pas ésotérique du tout mais, au contraire, ouvert à tous les non-spécialistes et grandement pédagogique. J’ai même été convaincu, ce qui n’était pas une mince affaire pour le tenant indécrottable du « vieux monde » que je suis, qu’il ne fallait pas désespérer de cette civilisation du numérique, troisième grande révolution économique après les révolutions agraire et industrielle, et qui cherche sa voie pour se débarrasser de ses épouvantables scories. Il ne faut désespérer de rien !
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