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Lucie Dumas, Sous les jupes du majordome - 2020

31 Décembre 2020 , Rédigé par MG Publié dans #Théâtre

"HERTEBISE. – Il m’a dit bonjour et en me serrant la pince il a glissé la masse entre mes mains. Sans rien dire. Il n’y avait rien d’autre à ajouter. J’avais déjà compris et j’étais tellement, tellement heureuse.

BULF. – Formidable.

HERTEBISE. – Une belle masse, la masse de son arrière-grand-père tu te rends compte ?

BULF. – Non pas vraiment. Enfin si… enfin non je ne sais pas…

HERTEBISE. – Assommer un porc. Je ne pensais pas avoir cette chance un jour. Quand je suis arrivée chez Monsieur Sieux, la bête était déjà pendue par les pieds. Les voisins sont arrivés au compte-gouttes, ils m’ont dit bonjour. Ils ont regardé la bête. Ça oui, Claude c’était un joli cochon. Il pesait environ cent soixante-dix kilos. Ensuite, Monsieur Sieux m’a fait signe d’y aller. Je me suis approchée de Claude et je l’ai regardé de haut en bas. J’ai pris le temps de l’observer, tu comprends. Il criait fort. Monsieur Sieux ne disait plus rien. Alors j’ai frappé. Au premier coup, Claude a cessé de crier. Mais j’ai vu dans ses yeux qu’il était encore là, il voyait. Il n’était même pas étourdi, juste estomaqué.

BULF. – Et… tu as frappé une deuxième fois ?

HERTEBISE. – J’ai attendu qu’il se remette à crier. Pour être sûre, tu comprends. J’ai pris mon temps. Les voisins me regardaient. Ils m’ont dit : c’est normal c’est pas grave c’est pas mal pour une première fois. Ils ont été gentils. Ils sont tous si gentils. Monsieur Sieux m’a fait signe de recommencer. Alors je me suis concentrée, j’ai longuement regardé sa nuque. Claude semblait détendu, comme prêt à recevoir le deuxième coup. Alors je l’ai fait. De toutes mes forces. Il a arrêté de crier. Plus de bruit du tout. Juste un choc, un silence. La peau tendre, des os épais."

 

Lucie Dumas, Sous les jupes du majordome 

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« Les Eblouis » De Sarah Suco (2019)

30 Décembre 2020 , Rédigé par MG Publié dans #Ciné

« Les Eblouis »

De Sarah Suco (2019)

Avec Camille Cottin (« Dix pour cent »), Jean-Pierre Darroussin (« Le bureau des légendes ») , Céleste Brunquell, Eric Caravaca

 

Comment on entre tout en étant normal, dans une communauté religieuse charismatique (« La Colombe » dans le film), ou secte, et comment on en sort ? (Facile ou difficile). Film inspiré d’une histoire vraie vécue par Sarah Suco. Il y a actuellement 50 000 enfants répertoriés en France victimes de dérives sectaires.

L’héroïne est incarnée par la jeune et talentueuse Céleste Brunquell qu’on sera appelés à revoir, forcément, tant son jeu est grand et son physique prometteur. Elle a déjà tourné en suivant une série pour Arte.

« Les Eblouis » est un film combattif, décrivant chaque étape du piège qui se referme, mais aussi la rébellion de Camille, l’adolescente. Celle-ci s’accroche à ses rêves de clown (école du cirque) et c’est ce qui la sauvera.  Jean-Pierre Darroussin est le gourou, surnommé « le berger ». Les parents soumis de Camille sont respectivement Camille Cottin et Eric Caravaca .

Dialogues :

Le gourou à Camille et ses parents en début de film :

- « …Camille doit arrêter son école si elle veut rentrer dans notre communauté. En tous cas, moi, je t’ai déjà pardonnée… »

 

Le gourou à Camille, devant la secte :

 - « …tu as fait entrer dans notre communauté la suspicion et le vice, nous écoutons ta demande de pardon… »

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La photo

29 Décembre 2020 , Rédigé par JP Publié dans #Ecrits

 

La photo :

Une pièce aux murs blanc, la peinture est défraichie, un miroir cassé pend à un clou, une vieille chaise au dossier cassé, une cuvette est posée au sol devant les pieds d’une femme aux longs cheveux clairs est là de dos et totalement nue.

Au premier regard cette photo déstabilise, l’aspect soigné de la femme au centre entourée de choses délabrées quelque chose ne va pas, on dirait une personne dans un squat mais la chevelure soignée ne semble pas en accord avec cette idée. Le temps passant, l’œil s’adapte et l’harmonie des formes et de la composition de l’image mise en valeur par la lumière imposent un regard admiratif sur cette photo.

 

 

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« LA VERITE SORT DE LA BOUCHE DU CHEVAL » – MERYEM ALAOUI

28 Décembre 2020 , Rédigé par PN Publié dans #LIVRES

Un roman fabuleux.

Un régal littéraire.

Une fin sublime.

À lire absolument dès le déconfinement.

« LA VERITE SORT DE LA BOUCHE DU CHEVAL » – MERYEM ALAOUI

 

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En hiver

27 Décembre 2020 , Rédigé par MP Publié dans #Ecrits

Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.

En hiver - Émile Verhaeren

 

Version revisitée en atelier :

« Le sol trempé se gerce de filaments vitreux
La neige blanche essaime ses pépites nacrées
Et met, au bord des toits sa dentelle d'argent
Des coussinets de laine ornent les cheminées. « 

 

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Un colloque sur le mythe-errant...

26 Décembre 2020 , Rédigé par EG Publié dans #Ecrits

Le village de Chirac en Charente, va se jumeler avec

Montgiscard en Haute-Garonne.

Au programme,

un colloque sur le mythe-errant de la popularité post-mortem des présidents de la République.

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PATRIA de Aitor GABILONDO

25 Décembre 2020 , Rédigé par MG Publié dans #thème libre

PATRIA de Aitor GABILONDO, avec Ana Gabarain,

la blonde Elena Irureta,

Susana ABAITUA,

Série espagnole diffusée sur Canal +,

relatant la période noire de 1959 à 2018, des actes de terrorisme de l’ ETA au Pays basque espagnol .

A travers 2 familles d’un petit village,

nous traversons le temps, qui laisse des traces-cicatrices , l’une des familles étant amputée du père assassiné « txato » par, indirectement, le fils handballeur de l’autre famille .

En revoyant les images de cette guerre intestine et abjecte, il faut bien le dire,

je revis mon enfance de « quasi-frontalier » ( 150 km ), avec la crainte qu’une bombe n’éclate lorsque nous allons passer dans les seventies ,nos vacances d’été dans les Asturies .

Toutes les nuances de cette guerre apparaissent durant les 8 épisodes de la saison 1 de cette série.

 Cette histoire originale est tirée d’un livre de Fernando Aramburu,

  qui a inspiré nettement le jeune réalisateur Aitor GABILONDO .

 

Extraits :

Txato, le père  ,patron d’une société de transport , reçoit une lettre qui dit : « … nous vous informons qu’à partir de maintenant, vous, votre famille , devenez les cibles de l’ETA. ..»

 

 

Vitorina, devant la tombe de son mari : 

« …il est hors de question que je meure sans savoir qui t’a tué. Personne ne m’arrêtera… »

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« Le canard à l’orange »de William Douglas Home

24 Décembre 2020 , Rédigé par MG Publié dans #Théâtre

« Le canard à l’orange »de William Douglas Home

Pièce de théâtre, diffusée sur France 2  le 16 décembre 2020.

Histoire : Mari volage, Hugh Preston, un animateur télé , ivre de succès,  (le virevoltant Nicolas Briançon) veut pourtant reconquérir son épouse (Anne Charrier) qui se fait la malle.

Le jour où il apprend qu’elle a un amant (François Vincentelli ), une espèce d’Apollon aux yeux de braise, doté d’un accent belge à couper au couteau, Hugh Preston échafaude un plan insensé, aidé involontairement par sa secrétaire sexy (Alice Dufour) ...

Nommé à 7 reprises aux Molières,

 ce «Canard à l’orange» a reçu le trophée du Meilleur second rôle pour François Vincentelli.

Ce-dernier nous dit, en souriant : «Mon personnage, John Van Brownlow, est très sympathique, un peu lunaire, pas très fin mais extrêmement riche.

Au départ, il n’a pas d’accent. Comme je suis Belge et que j’ai vécu 25 ans en Belgique, je l’ai proposé au metteur en scène qui m’a dit "banco"!».

Savoureux et rythmé, ce vaudeville vaut assurément le détour.

  • Extraits : « Dommage qu'on ne puisse pas se faire opérer de la conscience comme de l'appendicite »
  • « Mon vieux, l'homme est un animal pensant qui ne pense jamais à emporter sa brosse à dents »
  • « — Comment, comment, mais vous buvez du whisky à 9 h du matin! — Oui… Ben moi je bois du whisky quand je veux, d'une part, et d'autre part il est 9 h 20 »
  • « - Où est-elle cette chambre ? - Au premier étage - Ah oui parce qu'à l'étage du dessus vous risquez de vous cogner dans les jambes de Mlle Forsyth, alors attention hein parce que vous + la guêpe, ça ferait beaucoup pour une seule cuisse »
  • « - son mari boit tellement, qu'elle est devenue alcoolique »
  • « Ce doit être très humiliant pour une femme, d'être mariée à un cocu. »
  • « Mais je ne plaisante pas, je ne plaisante pas du tout. J'en ai peut-être l'air parce que je descends d'une vieille famille écossaise qui a toujours réussi à vendre du désherbant pour du whisky millésimé, mais ça ne veut rien dire. »
  • « Reprenez des glaçons, il faut en profiter c'est la saison ! »

 

 

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Résistance

23 Décembre 2020 , Rédigé par MG Publié dans #Ciné

« RESISTANCE » 2020

De Jonathan Jakubowicz

Avec Jesse EisenbergEd HarrisClémence Poésy

 

C’est un film durant la 2e Guerre Mondiale, sur les actes de Résistance du « Mime Marceau » , assez méconnus du grand public,

le père de la non moins célèbre actrice Sophie Marceau .

On est étonnés de découvrir sa forme, sa méthode de résistance à l’envahisseur Nazi , tout poète qu’il est , avec son art du mime

 et sa capacité à s’immiscer dans les traquenards de guerre

 ( juifs étoilés, juifs dénonciateurs sous la torture…).

L’acteur Jesse Eisenberg, qui interprète le mime Marceau, brille ,

il parvient à exécuter les « gestes qui parlent » .

Histoire :

En 1942,

Marcel Mangel s'engage, sous le nom de Marcel Marceau, dans la Résistance française, sous l'influence de son frère  et de son cousin.

En partie par le mime,

il aidera de nombreux enfants orphelins, dont les parents ont été tués par les nazis.

Dialogue :

Le père de Marcel surprenant son fils au cabaret : 

« -tu es habillé comme Hitler, dans un bordel !

Marcel :

-je suis habillé comme Chaplin , pas Hitler … je suis acteur !... »

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Kaki

22 Décembre 2020 , Rédigé par MG Publié dans #Ecrits

Ce qui me touche dans cette photo,

c’est l’uniforme kaki que je porte,

 habits de ville avec béret et chaussures cirées.

J’étais dans cette tenue,

 à la fois fier et pas moi-même dans le fond.

L’armée,

je l’avais en sainte horreur. J’aimais trop les chansons de Brassens ou de Maxime le Forestier pour trahir mes auteurs favoris.

En même temps,

cet uniforme était l’objet-symbole de l’âge adulte pour le gamin que j’étais.  On m’avait dit trop souvent : « tu seras un homme, mon fils » pour que je refuse cet état de fait. J’avais 20 ans et c’était l’hiver,

j’avais échoué au BAC et l’Armée était la juste continuité des examens scolaires. J’étais à Dax,

dans l’aviation légère de l’armée de terre et j’avais souhaité faire le peloton des élèves gradés afin de pouvoir obtenir un baptême de l’air en hélicoptère !! c’était un objectif suffisamment porteur pour moi. En même temps, j’acceptais aussi d’intégrer la catégorie des gradés « appelés ». J’allais donc passer instantanément de soldat 1e classe à brigadier, promotion facile et de circonstance. Peut etre avais je besoin de reconnaissance, après avoir manqué mon diplôme scolaire. Qui sait ?

 ma mère ne devait pas etre loin quand la photo a été prise dans la maison même.

Je me retrouvais le 2e plus grand en taille du peloton,

ce qui me valut , maigre avantage, de défiler en 1e ligne .

Nous apprenions à marcher au pas, régulièrement, avec application,

 ce qui avait le don de m’ankyloser du cerveau.

Petit à petit, ce pas cadencé faisait partie de moi sans que je le désire vraiment,

 une sorte de lavage de cerveau sans passer à la machine.

A cette époque,

j’avais vu au cinéma peu de temps avant de commencer mon service militaire,

le film « the Wall », avec la célèbre musique des Pink Floyd.

 J’étais sorti,

anéanti de la salle obscure.

Je déprimai en suivant, moi l’épris de liberté, à l’Age de 20 ans, je le rappelle.

Je me retrouvais peu après mon intégration au sein du Service Incendie Secours Sauvetage S.S.I.S., bref chez les pompiers, pourquoi tourner autour du pot ? j’étais donc bloqué à la base un weekend sur 2 . Catastrophe ! j’en profitais pour essayer de passer du bon temps malgré tout, comme les parties de ping- pong,

de tarot

ou encore les discussions à bâtons rompus avec mes camarades de régiment venant de Guadeloupe.

Cette photo me touche et mon cœur saigne un peu …

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