ecrits
Des touches, un peu louches …
Des touches, un peu louches …
Tel CYRANO à la fin de l’envoi, je mouche !
Ils partirent 500 et par un prompt renfort, ils revinrent avec ÉMILE.
« Hors d’ici tout à l’heure et qu’on ne repique pas ! » dit le ver hardi au jardinier.
SÉSAME ouvre toi, et la porte sourit.
« Un tien vaut mieux que deux », dit le rat.
Mignonne, allons voir si la rose a de l’acné ce matin.
Les chiens aboient, le carembar lasse.
God save the king ! qu’ils disaient...Ben non , il est Pô venu !
Tentative gasconne
« puis- je explorer l’état de ton vagin ? Formula vertement le gascon envers la serveuse de l’auberge, en fin de service.
La fille lui répondit avec toupet de circonstance :
- avec ta face d’espagnol malade, tu n’es pas mon genre ! Les gens à chapeaux, habituellement, ne sont pas de mes fréquentations. Je suis une fille du peuple.
- tu as tort , belle enfant, lui rétorqua l’ambitieux aux dents longues. Ta génitrice serait heureuse pour toi, à l’idée de ma bourse bien remplie. Je n’ai guère de limites, pour ce qui est des sous.
- tu me vois partie sur le champ , même si je suis encore là. Tout à fait, je n’ai que faire de ton argent. Je mourrai quand même. Je me marierai à un blanc visage, qui saura m’aimer et me faire des enfants dont il s’occupera, lui aussi. »
Falaises
Pourquoi ne vieillirai-je pas?
Même les falaises d' Etretat
subissent l'assaut du temps
et les rides des vagues .
Mais comme elles,
je reste encore debout dans l'écume des jours,
vivant comme dans un roman de Boris Vian.
Réunion à la mairie
Réunion à la mairie :
Le maire prenant la parole, lyrique :
« Mes chers administrés, je voudrais inaugurer mon mandat en donnant une impulsion nouvelle à la
politique culturelle de notre bien-aimée commune.
Mes chers administrés, voyez-vous, j’ai une vision pour notre territoire. Il ne sera pas dit que nos voisins
d’Adé continuent à attirer sans cesse l’attention sur eux avec leur politique théâtrale. Pendant ce temps,
nous disparaissons des médias voire des mémoires. Cela ne peux pas durer !
Oui, je vous le dis mes chers administrés, cela ne peut durer ! Ils avaient les « esquis-mots » (c’est le nom
de leur troupe), nous aurons les « cornets glacés »
Une main se lève dans la salle.
Le maire :
– Oui ?
Une petite dame frêle se dresse. Ses cheveux sont blancs, attachés en un sage chignon. Elle prend la
parole :
– Puis-je vous faire remarquer, avec tout mon respect, que le terme « esquis-mots » est un jeu de mots
alors que « cornets glacés, ma foi...
Le maire reprenant :
– Vous avez sans doute tous reconnu Madame Viala, notre professeur de français désormais à la retraite.
Je vois, Madame Viala, que vous avez toujours l’esprit alerte. Je vous remercie de votre remarque et je
profite de votre intérêt et de votre implication dans cette discussion pour signaler que je vous ai portée sur
la liste des volontaires pour faire aboutir ce beau projet.
Pour ce qui est des « cornets-glacés », je m’en vais vous expliquer le pourquoi de ce nom.
La Mairie a récupéré le magasin de surgelés qui est resté fermé depuis le décès de son propriétaire
Monsieur Ceberg (Adonis de son prénom). Le hangar commercial fera un parfait théâtre et les
congélateurs, toujours stockés sur place, formeront, poussés les uns contre les autres, une scène à la fois
solide et économique. Car ne nous cachons pas la réalité, théâtre il y aura, pour ce qui est des subventions,
il conviendra d’attendre un peu. »
Je vis à la campagne
Je vis à la campagne, au milieu des animaux de la ferme. Il y a des vaches, des chevaux, des moutons qui sont accompagnés par les grandes personnes, mes oncles, mes tantes et mon père.
Moi ,je reste près de la maison. Je suis passionnée par les animaux plus petits. Les chats, les chattes et leurs portées de chatons, les chiens et leurs petits, les lapins parfois dans leurs clapiers, mais d’autres qui se sont échappés gambadent dans un enclos. Il y aussi plein d’oiseaux.
Quand l’hiver arrive la neige, le froid, c’est une autre vie qui commence.
Dans mon cœur sensible de petite fille, je pense beaucoup à mes animaux et le froid de dehors. Pourvus qu’ils trouvent un logement chaud !
Maman me connaissant, m’habille chaudement avec bonnet et gants Elle a l’habitude à chaque début d’hiver car je fais la même chose :
-« Fais ce que tu peux ,le mieux pour eux. Tu as de la paille dans la grange, j’ai mis des vieux tissus,des draps et vieux vêtements près du poulailler .Il y a du foin sous les clapiers.
Alors, je commence la protection hivernale de mes amis .Dans des tonneaux en plastique, qui servaient à mettre de l’herbe coupée pour faire du terreau, j’installe les tonneaux près du mur de la maison. J’installe la paille en l’étalant doucement, pour éviter que les pailles dures soient douloureuses aux chiens et aux chats.
Puis, sur ce matelas j’installe des vieux vêtements. Là, ils vont tous se réfugier et se réchauffer. Je les regarde, imbriqués les uns dans les autres,levant un peu la tête pour me regarder. Je donne les gamelles avec les granulés alimentaires. Je casse la glace des assiettes servant d’abreuvoir. Là j’observe les chiens , les chats et les oiseaux qui viennent boire.
Je rajoute du foin pour les lapins dans leurs claviers. J’admire leur dextérité pour se construire des nids bien ronds, au fond desquels ils se cachent et se réchauffent. Ne sortant que lorsque j’apporte la nourriture, surtout les épluchures que me donne maman. Je contrôle leurs repas. Mais ils ne viennent pas souvent dehors. Je vois peu leurs traces dans la neige. Par contre les piétinements devant mes mangeoires sont très nombreux. Pas farouches. Je vois des merles, des pies ,des rouges-gorges ,des mésanges ,des tourterelles, les uns après les autres. Parfois, quand il y un rayon de soleil, j’aperçois des souris ou des mulots qui viennent attraper une graine et repartir prestement vers leurs terriers invisibles sous la neige
Je reste longtemps à observer et découvrir mes amis, silencieuse, bien emmitouflée dans mon manteau , bonnet et gants.
Maman vient doucement, calmement, me pose délicatement ses mains sur mes épaules :
-« Ma petite vétérinaire, tes amis ont été bien soignés, peux-tu venir partager le repas en famille ?»
« La leçon de ski »
Je vais vous raconter une histoire authentique que je nommerai :
« La leçon de ski » à 22 ans
A l’époque où je fréquente mon fiancé, prédestiné à devenir mon époux, dans les années 1970/1980, nous prévoyons un week-end à la neige dans nos belles Pyrénées.
L’objectif :
il doit m’apprendre à faire du ski.
Nous voilà affairés à me trouver un équipement adapté de A à Z.
Lui, bien évidemment avait une longueur d’avance sur moi car il pratiquait ce sport depuis l’âge de 10 ans avec le Comité d’Entreprise de l’établissement où travaillait son père.
Me voilà fin prête, un peu gênée par les chaussures de robot !!!
Skis aux pieds, me voilà sur le velours blanc, motivée pour accueillir les conseils de mon professeur préféré !!! Quelle aubaine !
Mama Mia !!! Sachant faire du patin à roulettes, je démarre confiante et tout se déroule au mieux lorsqu’il me parle de « conversion », méthode pour faire demi-tour.
Je mets à exécution les conseils de placement des skis, le poids du corps et … « château branlant », et patatras, je m’esclaffe plaquée au sol sur les fesses, les skis empêtrés en croix…
Un peu désemparée, blessée dans mon amour propre car évidemment, je crée le rire autour de moi…je rouspète un peu, puis j’éclate de rire car, plus de peur que de mal…Ne dit-on pas que c’est « le métier qui rentre » ??? Pour aujourd’hui, la « conversion », ça ira !
Je me dis que la pédagogie n’est pas innée chez mon fiancé !
Non découragée, j’ai appris petit à petit, la pratique du ski, qui m’a apporté beaucoup de sérénité et de maîtrise de soi.
Piste bleue pour moi,
piste noire pour lui.
Similitude avec la couleur d’encre des stylos, qui ont glissé sur la feuille sans se casser la figure !
Charente
Depuis deux jours, l ‘hiver est là.
Ses nuages bas, son ciel gris et terne,
Ses sombres jours où règne la lanterne
M’attristent, j’en suis déjà las.
Si je devais écrire un livre en hiver, je dirais les peurs de mon enfance, quand tout devient sombre, un lieu bien précis envahit mon esprit.
D’une beauté sublime et d’un plus grand mystère, on ne sait s’il est fait d’eau ou bien de terre, il est peuplé de lutins et autres korrigans, il est immense et battu par tous les vents.
Ce marais de l’estuaire de Charente a nourri l’imaginaire de mon enfance, cette immensité vide où tout semble mort , est parcourue par de lourds troupeaux.
Leurs beuglements déformés par l’écho et soulevés dans les bourrasques de noroît emplissaient tout l’espace comme aux temps primitifs.
Le tronc creux d’un arbre mort était mon refuge ; comme une proie devant un reptile, je demeurais , à la fois fasciné et effrayé.
De gros nuages noirs traversaient le ciel à vive allure en rangs serrés poussés par les rafales, dissimulés dans la pénombre des jours d’hiver tandis que vents, pluies et marées par leurs assauts répétés recouvraient tout d’un miroir d’eau, qui, disparaissant, fera place au printemps.
Youpi la neige !
L’hiver est là …….
youpi, la neige, les batailles de boules de neige avec les enfants du quartier, mes frères et ma sœur.
Comme l’an dernier,
nos glissades sur des cartons en guise de luge.
Glissades plus ou moins longues, en fonction de notre départ sur la colline de notre voisine.
Beaucoup de rires, de cris, de colère quand le même enfant reçoit toutes les boules de neige .
Les réprimandes des adultes :
-« Vous allez vous mouiller, avoir froid ».
Peu importent leurs paroles, nous savons que
nous serons réunis tous, autour d’une table, avec des bols de chocolat au lait fumant et un quatre-quarts, fait par une grand-mère.
Le prochain dimanche ou jeudi,
nous recommencerons.
Pendant les 3 semaines de neige, que de bons souvenirs partagés avec les enfants du quartier !
Conseils de lecture...ou pas
Si je devais conseiller un livre ou un auteur à un ado… Je me demande en réalité s’il faut lui conseiller tel ou tel livre… Personnellement, j’aurais tendance plutôt à lui indiquer les lectures que j’ai appréciées, les raisons pour lesquelles j’adore tel ou tel auteur…mais que lui fasse sa propre démarche vers tel ou tel titre… vers tel ou tel auteur… ou qu’il puise, à l’occasion, dans mes livres qui seraient à sa disposition.
« Beyrouth/Seine » de Sabyl Ghoussoub
Voici le livre que je lis en ce moment.
« Beyrouth/Seine » de Sabyl Ghoussoub
Ce roman, au-delà du Prix Goncourt des lycéens qu’il a reçu en 2022, m’inspire bien des souvenirs.
1997.
Je me rends, avec celle qui va devenir un peu plus tard mon épouse, au Liban, à Beyrouth, quartier de Bourjhammoud.
Je vais dans ma famille, libanaise, qui vit dans ce quartier chrétien de Beyrouth.
A notre arrivée à l’aéroport, je distingue le visage de mon grand-oncle, Jean Tany.
Il ressemble comme deux gouttes d’eau à mon père : le même regard, la même forme du visage et des expressions communes.
Beyrouth, c’est la première fois que j’y mets les pieds en 1997. Nous traversons le quartier chiite avec ses immenses peintures de l’ayatollah Khomeiny. Je sens que ma femme a peur, elle n’est pas rassurée mais le visage détendu de Jean me rassure.
Nous passons des barrages, de l’armée libanaise, de l’armée syrienne, devons présenter nos papiers d’identité. Nous nous exprimons en français.
Et, aujourd’hui, alors même que je lis ce roman d’un libanais exilé en France, je mesure que ce qu’il raconte en mots, s’inscrit en lettres de chair dans mon esprit.