« Mademoiselle de Joncquières »,

              « Mademoiselle de Joncquières »,

 sorti en salle en octobre 2018

Film tiré d'un extrait de l’œuvre de Diderot, « Jacques le fataliste ». Emmanuel Mouret nous emporte dans le romantisme du XVIIIème siècle.

  Le marquis de Plessis, homme libertin affichant ses conquêtes au tout-Paris, tente désespéramment de conquérir le cœur de Madame de la Pommeraye. Cette dernière, veuve encore jeune et belle, l'invite sur ses terres, résistant, avec panache, à toutes ses avances. Elle finit pourtant par lui céder... Croyant avoir gagné son cœur, elle savoure sa passion qu'il lui promet éternelle !

  Dans une mise en scène enchanteresse, les amants vivent cette passion partagée où les mots, justes et vrais s'envolent élégamment sous l'ombrelle d'une femme éperdument amoureuse. Tous deux arpentent les chemins arborés... La marquise, vêtue de ses plus beaux atours, déambule fièrement au bras de ce gentilhomme qu'elle croit avoir changé. Mais, après des mois de passion réciproque, l'amour cède sa place à l'amitié... Pour lui, certes... mais nullement pour elle, follement éprise de cet homme à qui elle tait sa douleur pour mieux se venger.  

  Ce film nous plonge dans un monde où les dialogues, modernes et féministes, sont loin d'être surannés. Le naturel des acteurs finit de combler l'espace :

  Elle, (Cécile de France) tantôt aimante, aux yeux doux et rieurs, ou bien bafouée dans son honneur, montrant alors ses griffes sous un regard glacial. « Si aucune âme juste ne tente de corriger les hommes, comment espérer une meilleure société ? » confie-t-elle.

  Lui, (Édouard Baer) avec l'air naturel et désinvolte qu'on lui connaît... se laissera-t-il duper ? La vengeance sera terrible ! Mais pour qui ?

  J'ai tout aimé dans ce film, du début jusqu'à la fin ! Jamais lassée et merveilleusement séduite par cette histoire d'amour passionnel, par le talent des acteurs, par les dialogues aux phrasés raffinés, par les décors somptueux, la lumière chaude des salons...  Peut-être, à mon goût, manquait-il une grande musique, digne de cette époque riche de ses ors ?