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Provoc
L'époque est à la société des bien-pensants. Attention à la moindre blague un peu lourde sur les femmes et tu te fais défoncer. Attention pas d'humour non plus sur les juifs ou les musulmans, tu deviens immédiatement antisémite ou islamophobe. Attention pas de blague sur les handicapés, quelle honte! Attention pas de provocation en politique avec des ballons ou des marionnettes, t'es un monstre.
Eh bien moi, j'aime bien les provocateurs, ceux qui transgressent la ligne tracée par les bien-pensants.
"Le café du pont" de Pierre Perret
« Le café du pont – parfums d’enfance » de Pierre Perret
Les souvenirs d’enfance et d’adolescence de Pierre Perret sont une vraie mine d’expériences , un trésor d’Histoire et d’histoires , un peu comme les ruisseaux qui font les grandes rivières.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage écrit avec une plume, propre à l’artiste, empreinte d’émotion et de nostalgie. On ne peut pas oublier les magnifiques chansons « les jolies colonies de vacances » ou encore « Lily ».
Il a rencontré ou côtoyé les plus grands (Brassens, Léotaud...) , il a traversé la guerre ( né en 1934) , la résistance( son père aidait les résistants) , les envahisseurs nazis qui fréquentaient le bistrot de ses parents.
Il a fait du théâtre (art que je ne lui connaissais pas vraiment) , de la musique (saxophone) .
On engrange plein de connaissances , de retours sur la vie, simple d’autrefois !
Il nous relate les colonies bien entendu , comme dans la chanson, et tant encore.
Une grande place est également occupée par la chasse et la pêche.
« Le café du pont » est un régal d’anecdotes et nous permet de connaître un peu plus la personnalité de Pierre Perret. A savourer !
Les oiseaux migrateurs
Ils traversent les mers, ils franchissent les frontières, ils passent au-dessus des murs et des haies de barbelés, ils n'ont rien à craindre des forces de polices, ils ont le bien le plus précieux: la liberté. Les oiseaux migrateurs.
Je rêve que tous les humains deviennent des oiseaux.
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Soirée théâtre des Exquis Mots dans leur fief
Voilà , la soirée tant attendue, tant espérée, peut enfin commencer : nous sommes à Adé , Notre village que nous n’avons plus, artistiquement, retrouvé depuis 3 ans , soit, en raison du Covid, soit, en raison d’absences diverses. Nous avions même envisagé audacieusement une représentation en extérieur dans la petite cour de la salle culturelle.
Le public est venu ce 10 juin 2023 , Monsieur le maire et quelques représentants de la commune aussi ; au total, une centaine de spectateurs.
J’aperçois sur le coté, Claire, la sympathique journaliste de presse locale , appareil photo, prêt à être dégainé, pour l’article qu’elle se prépare à concocter.
La présentation de la soirée, au micro, est assurée pour la 1e fois, par Anne -Marie , l’une des membres de l’association ( Béa est derrière la scène) , ainsi que Jean,l’auteur, toujours au four et au moulin.
Les comédiens ont de l’allant, ils se réjouissent de jouer sur scène, d’autant plus que les spectateurs leur rendent bien, en monnaie de rires et de commentaires.
La pièce se déroule parfaitement ,acte par acte , les « étapes » se franchissent, les « cols » sont parfaitement surmontés .
Quand Bernard ( l’un des personnages), entre sur scène, ce sont les rires spontanés qui l’accompagnent , rien qu’avec sa seule présence , avec sa dégaine : béret vissé sur la tête , allure nonchalante, bretelles voyantes accrochées au pantalon.
Quand Boris (le personnage militant associatif) apparaît , ce sont, à nouveau ,des réactions de surprise , tant, sa redingote de berger est originale et inattendue.
Quand Igor (le mari ) rejoint sa Florine sur scène , ce sont encore des commentaires de surprise, qui s’élèvent dans les rangs , provenant sûrement de sa différence de taille avec sa partenaire, ainsi que sa robe d’avocat imposante.
Quand Léa, la militante associative, descend de scène, pour distribuer quelques tracts tout en chantant, les rires très complices l’accompagnent .
Et enfin, quand Léon et Florine, les tourtereaux, se rapprochent l’un de l’autre , ça semble plus vrai que vrai.
Nous avons très chaud sur les planches , les projecteurs n’y sont pas pour rien , le stress aussi probablement. Ceci dit, nous avons une petite porte de sortie à l’arrière pour prendre le frais ,sans déraison toute fois.
Lors des salutations finales et des remerciements , sur l’air d’une belle chanson d’Aznavour, nous demandons à Jean, l’auteur de la pièce de nous rejoindre sur scène , qui n’y est pas réticent, tant les injonctions se font sonores et nombreuses. C’est un succès, Monsieur !
Les techniciens ne sont pas oubliés , en acclamations :
Jean- Louis (l’ingenioso, surnom qui lui fut donné, lors de son exercice, à la grotte par le passé)
et Véro (Sans son, pour la blague) ,
c’est vrai qu’ils forment tous un équipage solidaire, sur le même bateau.
Quand la pièce est terminée , je descend de scène, dès que possible,parmi le public,pour les remercier d’être venus, à la recherche de premiers commentaires... et c’est tout de suite des compliments de reconnaissance qui chatouillent agréablement mes oreilles et mon ego. Quel plaisir de partager ces moments d’ émotions mutuels !
Margot était au 1er rang, normal, c’est elle qui a pensé au nom original de la troupe quand elle en faisait partie.
Une bien belle soirée , une bien belle étape, ce 10 juin 2023 , à Adé , dans la salle des fêtes municipales, grâce aux Exquis mots, grâce à l’association A .D.E., grâce à la foule bienveillante !!
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"La campagne" , pièce de Martin Crimp
Vu au théâtre de la Scala, « La campagne », une pièce de Martin Crimp mise en scène pas Sylvain Maurice avec Isabelle Carré et Emmanuel Noblet. Histoire simple: un couple a déménagé à la campagne avec ses deux enfants. Lui est médecin, médecin de campagne donc. Un soir, sa femme découvre qu’une autre femme dort dans leur maison et il lui explique qu’il l’a ramassée inanimée au bord de la route. En fait c’est son amante et c’est pour cela qu’ils ont emménagé là.
Bon, presque du vaudeville.
Sauf que ce n’est pas une histoire pour rire, l’ambiance est grave. Ni d’ailleurs pour pleurer, on n’aura pas droit à un tragique dénouement.
On est dans cette sorte d’entre-deux comme peut en offrir parfois le théâtre, où l’on oscille entre les sentiments, lui entre l’exaspération et la veulerie, elle entre l’ingénuité et l’indifférence, où l’on procède par allusions, où l’on tourne autour des mensonges.
Le texte est assurément difficile. Avec une difficulté que je n’avais jamais rencontrée au théâtre ( mais je ne revendique pas une expérience hors-pair ) quand ce dialogue amène deux acteurs à parler en même temps ! Quand je dis difficile…
Isabelle Carré et Emmanuel Noblet sont très bons. Ça n’est pas une surprise mais ça aide .
« Jeanne du Barry »
Vu « Jeanne du Barry » , le film de Maïwenn, réalisatrice et actrice principale, avec Johnny Depp, Pierre Richard, Benjamin Lavernhe, Melvin Poupaud. Un film qui fut présenté en ouverture au dernier festival de Cannes et qui fut accueilli par des critiques mitigées. Je me range parmi les critiques plutôt positives : ce film historique qui raconte la vie de celle qui fut longtemps la favorite du roi Louis XV, fille du peuple avide de plaisirs et de culture, est assez bien fait pour mettre en valeur les mœurs royales de l’époque, depuis le « rabattage » de femmes pour le roi par une cour entremetteuse professionnelle, jusqu’à la courtisanerie de ces nobles vulgaires qui cherchaient à placer leurs femmes dans le lit du roi pour en tirer quelque avantage, en passant par la méchanceté inhumaine de la famille royale à l’égard de la favorite, considérée comme une roturière, une fille de la rue, voire même la crise diplomatique entre la France et l’Autriche pour cause d’incompatibilité d’humeur entre la future reine, Marie-Antoinette, et la favorite…( Deux femmes qui, ironie de l’histoire, se retrouveront unies par la mort, guillotinées lors de la terreur post-révolutionnaire).
Maïwenn joue magnifiquement ce rôle qui n’est pas si facile, mélange émouvant de ces mœurs d’un autre âge et d’une simple et belle histoire d’amour commençant par un coup de foudre.
Johnny Depp est étonnant, versus un peu décevant. Il parle peu ( sans doute le fruit de son ignorance de la langue française et d’un refus de se faire doubler ?) et s’exprime assez peu. Grossi, il n’a plus le charme d’antan…
Le reste de la distribution est de belle qualité et même si quelques libertés sont prises avec l’histoire, cela donne un film bien agréable à voir.
En cheminant
Quel chemin vais-je prendre , clopin – clopant ?
Celui de l’autoroute ? ou de l’autre route ?
La caminade, à patte, en camisole ?
Chemin de traverse ? ou la direction principale ?
Et l’aboutissement ? ou bien l’impasse ?
Dois-je avancer ? ou bien reculer pour mieux sauter ?
C’est une voie sans issue , c’est une propriété privée,
Ne pas tomber dans le ruisseau , sinon ce serait la faute à Demis Roussos,
et par terre , ce serait la faute à Voltaire – voulez vous vous taire !…
Tiens, voici « Candide » qui revient à toutes jambes.
« Miracle à la Combe aux Aspics » d’Ante Tomić
Lu « Miracle à la Combe aux Aspics » d’Ante Tomić aux Editions Libretto, traduit du croate par Marco Despot. Ange Tomic est un journaliste et romancier croate contemporain auteur de plusieurs romans. Celui-ci, qui se passe à Split et dans ses environs, est particulièrement déjanté et très amusant à lire : Jozo Aspic vit dans les montagnes, pas très loin de Split donc, avec ses quatre fils, dans un village abandonné, hors du temps, de l’hygiène, des lois et règlements, armés jusqu’aux dents, éliminant tous ceux qui s’approchent. Un double événement va bousculer la vie de ce clan: d’abord, la visite de deux contrôleurs du service d’électricité qui viennent réclamer le paiement de nombreuses et anciennes factures impayées. Miraculeusement ils ne seront pas exécutés mais séquestrés. Ensuite l’aîné ressent un irrésistible besoin de femme et part donc à la ville pour en chercher une et se souvient d’une serveuse de bar qui lui faisait du gringue quand il était à l’armée…. De là démarre une cocasse histoire aux multiples rebondissements. Très amusant et plaisant à lire. Ne chercher ni profondeur ni poésie, juste de la distraction.
Le sang , c’est la vie !
Appel au don du sang au village de Juillan : j’y vais , bien intentionné , et avec le désir d’aider mon prochain.
J’entre dans la salle des mariages , près de la mairie,
et je suis de suite accueilli par l’infirmier, à son bureau, pour me présenter et recevoir le formulaire à remplir avant tout don , et pouvoir suivre un entretien avec le médecin qui nous donne le feu vert pour le don.
Après avoir passé les « obstacles » éventuels, je choisis de me faire piquer au bras droit , car la veine est plus saillante.
Je m’installe devant une infirmière qui me pique.
10 mn après, le don est fini et je rejoins la table des victuailles et des boissons pour prendre le temps de récupérer et de discuter.
Le sang , c’est la vie !
