L'avare
L’une de mes pièces préférées est « L’avare », de MOLIÈRE.
En effet,
l’avarice : ce défaut, poussé jusqu’à l’extrême, m’a curieusement, toujours fasciné, .
HARPAGON ( Harpagon vient du latin Harpax, qui veut dire « qui tire à soi ») , obsédé par son argent, (tout comme le célèbre PICSOU d’ailleurs, que je lisais religieusement), en vient à des comportements asociaux, « marchant » pitoyablement sur ses propres enfants, ses domestiques, pour assouvir son anxiété maladive.
Le monologue de la cassette perdue, à la fin de la pièce, est un passage cultissime.
MOLIÈRE avait été bien inspiré ce jour là , une idée royale,
mais avait- il lui- même, ce défaut d’avarice ? C’est la question qu’on peut légitimement se poser...
Pas dans sa générosité et sa prolifération à créer des pièces géniales de théâtre en tout cas !
L'enchanteur
« L’enchanteur » ,
téléfilm de Maria POURCHET et François -Henri Desérable – Réalisation Philippe Lefebvre – 2023
avec Charles BERLING et Claire de LA RUE DU CAN( pensionnaire de la Comédie française)
Vu hier sur France 2 en prime time :
Œuvre autour de Romain Gary , avec ses multiples facettes , et une étudiante fausse ingénue ayant besoin d’être rémunérée et passionnée par cet animal littéraire.
On y découvre la période de transition des passions populaires entre Romain Gary et Émile AJAR , avant que la supercherie ne soit mise à jour.
Que faire devant la possibilité d’obtention du prix Goncourt ?
Y a t-il une ouverture amoureuse entre les 2 protagonistes ?
On rencontre Jean Seberg et Gisèle Halimi , compagnes (?) de l’époque de l’écrivain.
On observe le neveu (peintre en bâtiment) entrer en scène pour endosser le costume sulfureux d’Émile Ajar.
On y traite de la Sorbonne , puisque l’étudiante et son maître de stage en font partie.
Le rythme est sans freins, le scénario est lisible, l’ennui n’est pas de mise. C’est une réussite , dans un domaine différent de ceux qu’on nous propose régulièrement à la télé.
Au final, et c’est l’essentiel, on a envie de lire du Romain Gary...ou du Emile Ajar !
Sur le sable
Je suis assis sur le sable, devant l’océan et je me mets à rêvasser…
Je contemple le roulis incessant des vagues qui vont et viennent en
s’échouant sur la grève, perdant de leur puissance à quelques mètres
de moi pour me chatouiller le bout des orteils.
Le sable se dérobe sous cette houle souveraine, chef d’orchestre
d’une symphonie naturelle, berceuse aquatique de l’univers.
Ces notes de musique m’endorment et allongée sur le sable doré,
mes yeux se ferment et je suis ainsi transportée malgré moi dans un
« pays d’ailleurs » telle une mouette qui s’envole au-delà des mers.
Je vole au-dessus de l’océan et je me sens en communion avec cette
nature si merveilleuse, si extraordinaire.
Je m’envole vers d’autres cieux !... J’éprouve une incroyable
sensation de liberté, d’évasion, de voyage à la destination inconnue
et imaginaire à la découverte magique du secret des rêves…
Rue du Havre
Lu « Rue du Havre » de Paul Guimard, paru dans la collection « Paris perdu » aux éditions de l’ Echapee.
Une réédition du roman paru en 1957, il y a plus de 65 ans, réédition voulue par Blandine de Caunes, la belle-fille de Paul Guimard, fille de Benoîte Groult, qui a vécu toute son enfance, sa jeunesse avec l’auteur, son beau-père qui fut comme un père adoptif.
Blandine signe d’ailleurs une longue préface dans laquelle elle explique sa volonté de faire mieux connaître l’œuvre de Paul Guimard, trop souvent et injustement oubliée selon elle. Évidemment, comme j’ai bien connu et apprécié Paul, j’aurais tendance à penser comme elle. En tout cas, l’initiative de Blandine m’a permis de découvrir ce roman que je n’avais pas lu !
Ce petit roman raconte la vie de Julien, homme déjà assez âgé et sans histoires, vendeur de billets de tombola à la sauvette à la sortie de la gare Saint -Lazare. Julien voit passer tous les matins les mêmes personnages descendant de leur train pour se rendre à leur travail. Ils portent les noms de leurs trains: la dame du 8h52, le couple du 9h07…
Julien imagine leurs vies, leurs problèmes. Et il fabrique des histoires. Il accouplerait bien tel homme avec telle femme mais leurs trains ont un quart d’heure d’écart ! Alors il échafaude un plan mais il faut bien plus qu’un plan, il faut que le hasard s’en mêle. Le hasard, au centre de ce livre : Hasard heureux pour les uns, malheureux pour d’autre.
Comme tous les romans de Paul Guimard, on baigne dans les choses de la vie, si simples, si humaines et si facile à lire.
Adam - jeux d'écritures
Il s'en brosse Adam de l'injonction d'Eve de consulter un dentiste. Elle lui dit alors : " t'as peur de quoi? De tomber dans les pommes ?" Et Adam lui répondit "Ah Eve! Ne me parle plus de pomme! On va encore avoir des pépins !"
L'imagination des petits enfants est sans limite. Rien que ce matin, nous avons éteint un volcan, tué une bonne dizaine de monstres, marché dans la lave avec des chaussures-eau, volé un bateau pirate et campé dans une montagne.
Avec toutes les niches fiscales est-ce-qu'on nous prendrait pour des chiens. Et nous, en bons toutous, on marche en laisse.
Ça fait des mois que dans le Pas-de-Calais ils sont inondés et ça fait des mois que dans les Pyrénées Orientales il n'y a pas une goutte d'eau.
Alors je me dis , et si on faisait un super aqueduc.
Il y a, rarement, lors du décès d'un homme politique, un instant figé où on ne peut rien faire d'autre que s'incliner respectueusement. Alors, Monsieur Badinter, je m'incline en pensant très fort à un grand Merci.
Causerie sur « Les misérables », de Victor Hugo, avec les amics de Victor Hugo
Causerie sur « Les misérables », de Victor Hugo,
avec les amics de Victor Hugo
Nous sommes accueillis, dans la salle Moulat, de l’espace Jouanolou, à Juillan.
C’est un samedi soir, il y a un public d’une trentaine de personnes, ce qui n’est pas si mal pour le thème culturel assumé.
Jean-Claude RIEUDEBAT est aux commandes comme d’habitude,
le micro lui tend la main et la soirée peut commencer,
assisté de son fidèle et néanmoins compétent technicien du son.
Le micro cravate ne fonctionnant pas , Jean-Claude le retire et procède de vive voix.C’est suffisant dans la salle.
On a droit rapidement à un documentaire filmé sur l’édition originale « Les misérables » de Victor Hugo .
Son écriture était limpide et stylée à l’image de l’homme.
Le livre est conservé précieusement à la Bibliothèque Nationale de France.
C’est un gros pavé ( plusieurs d’ailleurs) constitué de feuilles épaisses, avec une reliure somme toute rustique et solide , plutôt que raffinée.
On visionne ensuite, le début du film « Les misérables » de Robert Hossein,
avec Lino Ventura en Jean Valjean.
Il documente sur les appréciations précédentes données sur Monseigneur Myriel qui incarne la charité chrétienne et va convertir Jean Valjean.
La soirée s’est bien passée,
hormis l’épisode de la chute de l’ami Jacques, qui s’est relevé aussitôt ,
poussé par le devoir de lire à haute voix son extrait des « Misérables ».
Les autres lecteurs seront Jean-Louis, Line et Béatrice.
Nouveau joli Rendez Vous culturel que cette soirée des Amics de Victor Hugo de Juillan !
Et si on sortait...
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Jeu video
Une équipe « TETRIS »
Dans la troupe, c’est la force du collectif qui importe.
Plus il y a de diversité parmi les comédiens,
et plus on colorera le tableau ,
on aura une représentation surprenante,
des personnages étonnants, détonants et des rencontres improbables.
C’est , en vérité, le reflet de la Vie, une troupe formée avec des gens différents qui composent une société.
Si l’on veut trouver un parallèle, en sport ,
une équipe « TETRIS »est faite d’éléments qui , imbriqués les uns aux autres, peuvent permettre de gagner des matches ensemble.
Il ne peut y avoir de théâtre sans une acceptation et une tolérance des différences.
C’est une leçon de vie que la force du collectif.
YANNICK
« Yannick » - 70 mn – 2023
J’ai vu ce film sur Canal récemment.
Quentin Dupieux (« Au poste ») est à la manœuvre quant à la réalisation , sa patte est remarquable.
Son double, Raphaël Quenard ( César du meilleur acteur) est exceptionnel , dans le rôle principal.
On retrouve aussi Pio Marmai, Blanche Gardin .
Une pièce de théâtre se déroule devant un public plutot clairsemé ; tout à coup , un spectateur lambda , un peu bêta, se lève et clame son ennui devant ce piètre spectacle selon lui.
Il n’est pas écouté , se fait rabattre le caquet , mais, il décide , entant que gardien de parking, de sortir son arme afin de menacer les comédiens , les forcer à jouer sa pièce !!! C’est une prise d’otages.
Paradoxalement, Yannick parvient à renverser les roles . Comment ? C’est la réponse apportée par le film.
J’ai aimé ce coup de théâtre en pleine pièce de théâtre ! Yannick devient le personnage principal, aimé dans sa revendication par le public, rendant secondaires les acteurs sur scène. Leur ego en prend une claque. C’est un retour sur l’époque de Molière ou de Rostand, où les spectateurs se faisaient entendre, n’hésitaient pas à lancer des tomates sur les comédiens qu’ils jugeaient mauvais.
J’ai aimé quand Yannick se trouve une chambre pour la nuit auprès d’une jeune fille , puis une idée de repas au « restau » avec un spectateur.
C’est adroit, c’est intelligent, c’est loquace, on peut penser à Cyrano , au Cid, à Don Quichotte ; c’est un joyau à goûter le plus rapidement possible.
Un baton de marche pour les appuis...
Le grand-père conseille son petit-fils Benoît :
- oublie les souliers de ville et prend toi des chaussures de montagne, c’est à dire montantes, à lacets, avec semelles à crampons et avec un poids négligeable.
-je peux mettre des tennis ?
-si tu ne veux pas faire de frais, c’est un moindre mal et on peut penser que tes tennis auront le mérite de bien épouser la forme des tes pieds.
- ok ,ça sera mes tennis et après, papy ?
-après, il te faut anticiper la météo versatile : en l’occurrence, tu devras emmener une casquette, de la crème solaire et une gourde d’eau.
-...pourtant on n’est pas à la plage !…
Non, mais les rayons ultraviolets sont plus agressifs sur les hauteurs. Méfie toi, s’il pleut, le kway te sera d’un grand secours car il a le mérite d’être pliable et léger.
- je peux emmener un parapluie ?pour ne pas faire comme Danny Boon dans son sketch célèbre…
-Non, ou alors un pliant pourquoi pas. Mais s’il y a de l’orage, tu ne pourras pas t’en servir car il pourrait attirer la foudre.
-woaw, je n’avais pas pensé à ça !
-Benoit, l’orage en montagne est particulièrement effrayant et sonore, il vaut mieux se trouver vite une cavité rocheuse en attendant que les éclairs s’en aillent.
- j’espère ne pas avoir à le faire !
- tu dois avoir un bâton de marche pour les appuis...Euh ! Je vais t’accompagner pour la 1e fois ! …