Cinéma : « Au nom de la terre »

Cinéma : « Au nom de la terre »

Réalisateur : Édouard Bergeon.

Acteurs : Guillaume Canet, Veerle Baetens, Antony Bajon, Samir Guesmi...

Ce film s’inspire d’une histoire vraie, une vie parmi tant d’autres mais non unique tellement ces dernières années de très nombreux cas semblables ont fait et font toujours l’actualité dans nos campagnes.

Ayant pris la relève de ses parents pour prendre en charge l’exploitation agricole, voilà ce « paysan » incité, au bout de quelques années, à passer, devenir « entrepreneur » pour suivre l’évolution et la modernisation de l’agriculture par des « partenaires » financiers ainsi que par l’ambition personnelle de mieux réussir que son père.

Rapidement, l’engrenage dans lequel il finit par se retrouver va, irrémédiablement, l’étouffer, le désespérer, le changer, l’anéantir... Son avenir, peu à peu, et le spectateur le perçoit petit à petit même sans connaitre le monde rural, bascule, s’assombrit... non sans multiples répercussions au sein de sa famille. Pourtant, l’aide, le courage de son épouse, de ses enfants sont exemplaires mais, comme toujours dans de telles conditions, se révèlent, sur le long terme, hélas, assez vains.

Inévitablement, au fil des dialogues, conceptions, démarches, initiatives qu’ont et assument les deux représentants des deux générations successives d’agriculteurs, le spectateur s’interroge : qui a raison, quelle agriculture est tout compte fait préférable dans l’intérêt de tous et d’abord des agriculteurs eux-mêmes ?

« Au nom de la terre » : un film qui, au-delà du quotidien paysan, trop souvent méconnu des urbains, montre certaines conséquences humaines qu’un système agricole productiviste peut engendrer pour ses « propres exploitants » et témoigne qu’il peut aussi, ni plus ni moins, en sus de ses effets environnementaux de plus en plus contestés, briser des vies, accabler durablement des familles.

A voir d’autant que les artistes y sont d’un naturel plus vrai que nature.